Présentation
Le
gewurztraminer est une version épicée du traminer
(gewurz signifie épice en allemand), il donne des
vins très parfumés, parmi les plus aromatiques d'Alsace.
Il s'agit d'un cépage majeur de la région, tant
par sa réputation que par son implantation qui correspond
à 18,1 % en 2001.
Caractéristiques
Le
gewurztraminer pousse en de petites grappes. Les baies, petites
également, sont de couleur rose à rouge clair et
ont une peau relativement épaisse. C'est un cépage
vigoureux à débourrement
précoce, dont les rendements faibles ne dépassent
guère 50 hl / ha. Ce cépage se transfigure sous
l'effet de la pourriture noble et peut donner des nectars comparables
aux sauternes.
Histoire
Le
gewurztraminer s'est implanté dans le vignoble alsacien
à la fin du 19ème siècle, durant la période
allemande où il s'est progressivement substitué
au vieux traminer, originaire d'une haute vallée du Tyrol
italien. La présence de ce dernier est attestée
au 16ème siècle dans un traité où
il est défini comme variété typiquement alsacienne.
La traminer n'a subsisté que dans une toute petite
partie de l'Alsace où il produit le klevener de Heiligenstein.
Signalons que le traminer et le gewurztraminer, parfois appelés
savagnins rosés, font partie de la même famille que
les savagnins blancs bien implantés dans le Jura, notamment
pour la production de vins jaunes.
A
la dégustation
La
vue : la teinte du gewurztraminer est soutenue,
avec des nuances dorées relevées par une touche
de vert dans sa jeunesse et parfois quelques notes roses très
caractéristiques (dues à la pigmentation des baies
à maturité). Les larmes sur les parois du verre
sont très présentes et présentent une belle
viscosité.
Le nez : le gewurztraminer
éclate dès le premier nez. Puissant - trop pour
certains qui préfèrent des parfums plus discrets
- ce cépage est extrêmement aromatique et présente
d'emblée un caractère terpénique (d'hydrocarbures).
L'opulence et la richesse du nez peuvent être un handicap
si l'on songe à marier ce vin avec un plat. Les caractères
épicés, les notes de poivre, de litchi, de mangue,
parfois de géranium rappellent le cépage muscat.
Les nuances de rose, de pivoine, de pêche jaunes sautent
au nez. En vendanges tardives, les notes miellées, torréfiées,
ainsi que les arômes de caramel adoucissent cet ensemble.
Enfin, en sélection de grains nobles, les caractères
variétaux de ce cépage exubérant se fondent
dans une dominante née du botrytis cinerea : l'abricot,
le pain d'épice, les fleurs séchées, les
fruits secs et le pralin prennent alors le relais.
La bouche : le gewurztraminer
est bâti sur la richesse, richesse aromatique qui confirme
l'analyse du nez, richesse de constitution avec du gras et de
l'onctuosité. Il a en général une forte teneur
en alcool (souvent 14° ou plus) et est associé à
une acidité relativement faible. Il en résulte une
puissance en bouche inhabituelle qui ne laisse pas indifférent
: on est enthousiasmé ou on n'aime pas ! L'équilibre
en bouche dépend de la catégorie du vin choisi.
S'il est sec, les arômes vont l'emporter et on retrouve
la parenté avec le muscat, on y trouve également
les fruits exotiques, la réglisse et le coté fumé.
Dans les catégories vendanges tardives ou sélection
de grains nobles, le sucre résiduel donne encore plus
de gras et d'onctuosité, on y retrouve alors les caractères
de fruits confits ou de miel avec des finales longues et rémanentes.
A
table
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